Les actions de l'AIME
Depuis sa création en 1998, l’AIME a été très active dans la protection, la promotion et l’élevage du Mau Égyptien. Ceux qui sont familier du monde de l’élevage ou qui se sont intéressés au Mau Égyptien ont pu voir que nous avons beaucoup œuvré et obtenu des résultats appréciables. Il nous a paru intéressant de résumer ici nos principales actions.
La base de données
Le Mau a été introduit en élevage en 1954 par la princesse Troubetzkoï. cela représente déjà plusieurs milliers de Mau et il est difficile d’en retracer les lignées. Marie-Christine HALLÉPÉE, notre défunte présidente et membre fondatrice de l’association, s’est attelée à cette tâche et a répertorié l’essentiel des reproducteurs depuis les origines, pour autant que les informations aient pu être retrouvées. Ce colossal travail a donné naissance à une base de données de près de 7000 Mau Égyptien. Cela a également permis à Didier HALLÉPÉE, vice-président et membre fondateur de l’AIME, d’établir les arbres généalogiques des premières générations, celles qui sont à l’origine des lignées ‘historiques’.
Outre sa valeur historique certaine, cette base de données est un outil génétique précieux. Elle permet de calculer les taux de consanguinité entre reproducteurs sur un nombre de générations significatives (une douzaine) afin d’en minimiser les impacts. Elle permet également de retracer les gènes non désirables afin d’éviter l’apparitions de caractéristiques non souhaitables telles que le blotched ou le rufus (voir plus bas) afin de conserver au Mau sa beauté inimitable. Enfin -principe de précaution- elle peut permettre la détection et l’élimination de maladies génétiques malheureusement trop classiques lorsque les pratiques d’élevage ne sont pas optimales mais qui heureusement n’ont pas encore frappé le Mau Égyptien.
La lutte contre la consanguinité
L’élevage du Mau est issu des 3 sujets importés par la princesse Troubetzkoï : Gregorio, Geppa et Lulu. Avec un tel point de départ, la consanguinité est un phénomène inévitable. Mais, de nombreuses générations après, un choix judicieux de reproducteurs permet d’obtenir des taux acceptables (pour nous : inférieurs à 10%).
La consanguinité peut être un outil de sélection pour faire ressortir telle ou telle caractéristique. Elle est très appréciée d’éleveurs qui privilégient la beauté et les résultats en exposition. Pourquoi pas. Mais, la consanguinité fait aussi ressortir les caractéristiques non souhaitées et, utilisée en excès, elle fragilise les lignées. Chez le Mau, la consanguinité endémique est devenue fort préoccupante dans le passé. C’est pour cela que l’AIME a lutté farouchement contre la consanguinité et a établi des principes stricts qui ont été suivis chez nos éleveurs. Chez nous, depuis des années, la consanguinité a été descendue à des taux très bas. Grâce à cela, nos chats sont solides, d’une santé éblouissante et d’un caractère stable. Nous avons pu constater que là où des principes inverses étaient appliqués, les lignées pouvaient présenter les problèmes que nous voulons éviter.
L’introduction de sang neuf
Pour lutter contre la consanguinité, nous avons introduit de nouveaux sujets en provenance d’Egypte. Quoi de plus naturel en effet que de remonter à la source pour se procurer d’authentiques descendants des chats des pharaons.
Evidemment, ce n’est pas si facile. Depuis 4000 ans, la population féline égyptienne s’est bien diversifiée et il n’est pas si facile de trouver des sujets présentant toutes les caractéristiques du Mau et dépourvus de caractéristiques non souhaitables génétiquement transmissibles dans un pays où l’élevage de chats ne se pratique pas.
Marie-Christine et Didier HALLÉPÉE se sont attelés à cette tâche. En 1999, ils ont rapporté d’Egypte un magnifique mâle, Sâhouré de Fondcombe. Celui-ci a été exposé en France et en Allemagne où il a été reconnu comme un authentique Mau Egyptien Bronze par des juges internationaux réputés.
En 2003, Didier HALLÉPÉE s’est de nouveau rendu en Egypte et en a ramené Otta de Fondcombe et Maslama de Fondcombe. Otta fut écartée de la reproduction après une unique portée. Maslama quant à lui suivit l’exemple de Sâhouré.
Ces chats égyptiens sont de magnifiques chats de couleur bronze d’une stature exceptionnelle. D’un point de vue caractère, on retrouve toutes les caractéristiques du Mau Égyptien bronze, peut-être en plus marqué.
Leur utilisation dans les programmes d’élevage de l’association a permis de répondre au but recherché : faire tomber le taux de consanguinité vers zéro. Leur utilisation parcimonieuse dans nos programmes d’élevage a permis de ne pas recréer les conditions d’une nouvelle vague de consanguinité.
Venant directement d’Egypte, ils se sont révélés (comme prévu) d’un caractère plus entier et plus félin. Mais, conformément à nos attentes, leur descendance s’est révélée beaucoup plus douce tout en conservant la forte personnalité du Mau bronze. La beauté et le caractère de leurs enfants et petits-enfants a permis à certains d’entre eux de participer à des expositions et remporter des titres (preuve de leur beauté et de leur docilité). L’un d’entre eux, Senefer, a même réussi a faire un best suprème en exposition.
Les lignées de Sâhouré et Maslama ont également fait souche aux Etats-Unis.
Le travail sur les standards
Grâce aux relations de l’AIME avec l’ensemble du monde du Mau Égyptien, nous avons une connaissance rare des standards en vigueur dans les différentes associations félines : LOOF, CFA, TICA, WCF, FiFe. Aussi, lorsque le LOOF a décidé de mettre à jour ses standards, nous avons participé à ses travaux et aidé à prendre en compte les petites différences qui pouvaient exister entre les uns et les autres. Grâce à nos travaux, nous avons également mis l’accent sur ce qui différencie le Mau des autres races et sur les caractéristiques non souhaitables susceptibles d’être introduites par hybridation. Les nouveaux standard du LOOF prennent en compte le travail de l’association.
La promotion et la protection du Mau Bronze
Le Mau bronze a longtemps été le moins apprécié des Mau en France. Peu répandu, il se voyait plus rarement en exposition. Moins spectaculaire que le Mau silver, il rencontrait moins d’engouement.
Depuis ses débuts, l’AIME a œuvré pour que le Mau bronze trouve lui-aussi ses lettres de noblesse. Il a été montré en exposition aussi souvent que possible et a été systématiquement présent lors de spéciales de race. où il s’est hissé dans les premières places.
La beauté de ses motifs le distingue parfaitement du chat de maison. Sa robe est couleur bronze avec sous-poil jaune et motifs spottés noirs. Les plus beaux sont effectivement bien contrastés sur une couleur chaude, à l’image de ces chats des pharaons que nous avons maintes fois rencontrés en Égypte. Un bronze plus froid reste cependant magnifique.
Dans les années 80, un éleveur américain a utilisé le Mau Égyptien pour créer le bengal. De subtils choix d’élevage ont conduit d’une part aux bengals, d’autre part à la lignée ‘indienne’, lignée de Mau Égyptien bronze fortement teintée de rouge (rufus). Pendant longtemps, ces deux types ont été parfois difficile à différencier avant que le bengal se stabilise autour de son standard d’aujourd’hui.
Aux Etats-Unis, les principales associations reconnaissaient soit le Mau, soit le bengal. Les risques de confusion importaient donc peu.
En France, l’AIME a lutté pour que soient maintenues les différences distinctives entre les deux races. En particulier, nous avons lutté contre la présence de rufus dans le Mau bronze, caractéristique à la fois contraire au standard et propre à lisser la distinction avec le bengal.
Aujourd’hui, Mau bronze et bengal sont bien différenciés et cette différence est mise en évidence dans le standard du Mau bronze. Cette distinction permet de préserver l’existence de deux magnifiques chats qui ont chacun une beauté qui lui est propre.
Quant au public, il apprécie pleinement l’aspect authentique du Mau bronze, à l’exemple des représentations félines que l’on trouve sur les antiquités égyptiennes, ainsi que son caractère félin très prononcé.
La reconnaissance du Mau noir
La couleur du Mau est déterminée par 2 gènes. Cela produit donc 4 couleurs : Silver, Bronze, Black Smoke, Noir.
Le Silver est la couleur la plus spectaculaire. Le public y est extrêmement sensible !
Le Bronze est la couleur la plus authentique : 4000 ans de tradition égyptienne et un caractère félin très entier.
Le Black smoke (gris fumé à sous-poil argenté et à motifs spottés noirs) est la couleur la plus subtile, mise en évidence par les jeux de lumière. Son caractère est plus doux, mais réservé avec les étrangers.
Et, pendant longtemps, les standards s’arrêtaient sur ces 3 couleurs. Le malheureux Mau noir, victime des rigueurs de la génétique, ne méritait pas le nom de Mau et était même interdit de reproduction. Pourtant, Gregorio (l’un des 3 premiers Mau) était un Mau noir ! Evidemment, noir sur fond noir, ce n’est pas spectaculaire. Sa douceur plus prononcée que celle du smoke ne mettait pas en évidence son authenticité féline ! Notons qu’aux Etats-Unis, la CFA reconnait le Mau noir dans les programmes d’élevage mais pas dans les expositions.
L’AIME a obtenu la reconnaissance du Mau noir. Ce merveilleux compagnon est désormais reconnu à part entière, autorisé pour la reproduction et il peut même participer aux expositions en NRC (Nouvelles Races et Couleurs). Simplement, il ne peut pas prétendre aux titres.
Vue sa rareté, il vous sera difficile de vous en procurer un, mais sachez que c’est un merveilleux compagnon digne de ses amis plus contrastés.
La préservation du standard
Une race complètement pure, ça n’existe pas : il traîne toujours ça et là des gènes récessifs que la sélection peut raréfier mais jamais totalement éliminer. Les caractéristiques correspondantes peuvent alors ressurgir. Parfois, la maladresse ou l’inexpérience d’un éleveur favorise cette résurgence.
Chez le Mau, on rencontre ainsi des chatons qui, loin d’être spottés, présentent un motif marbré appelé blotched ou classic. La caractéristique première du Mau étant d’être spotté (même en noir sur fond noir), ce motif est proscrit. Le chaton ne peut être considéré comme un Mau. C’est cependant un merveilleux compagnon qui fera la joie de sa famille d’accueil.
Nous avons pu constater que certains déclaraient ce type de chat comme Mau et le faisaient reproduire, quitte à pérenniser la présence de ce motif dans la race. D’autres en France souhaitent voir ce motif reconnu. Pour l’AIME, ce n’est pas souhaitable et c’est une pratique contre laquelle nous luttons.
De même, la couleur rouge (polygène rufus) chez le Mau bronze est contraire au standard. Elle se transmet de génération en génération, est difficile à éliminer, et se traduit chez le chat silver par des colorations rousses indésirables.
Pour ces raisons, l’AIME lutte pour le respect du standard qui traduit les caractéristiques de la race. Libre à d’autres d’essayer toutes les ‘améliorations’ dont ils rêvent, mais pas chez le Mau ni en l’utilisant.
4000 ans de tradition méritent un effort de continuité.
Si vous voyez un chat qui ressemble à un bengal, il est fort probable que ce ne soit pas un Mau Égyptien…
Les tests ADN
Nos merveilleux félins sont gentils, obéissants, et tout, et tout. Il ne leur viendrait jamais l’idée de se reproduire en cachette de leur éleveur, voire avec un chat d’une autre race. Il n’y a que dans Walt Disney que Duchesse choisit O’Maley le chat de gouttière !
Bon, des accidents, ça arrive. Les caractéristiques génétiques du mau étant presque toutes dominantes, l’éleveur peut même être trompé par l’apparence des chatons.
Le sérieux de nos éleveurs rend ce type d’erreur involontaire improbable. Mais l’acheteur potentiel a droit à une garantie plutôt qu’à de bonnes paroles.
Désormais, les tests génétiques permettent d’établir de façon certaine la filiation chez les chats pour des coûts raisonnables.
C’est pourquoi l’AIME demande à ses éleveurs agréés d’offrir à ses acheteurs la garantie de filiation qu’apportent les tests génétiques.
Le partage d’expérience
L’AIME est une association de taille humaine. Aussi, toutes les informations circulent, et ce d’autant plus facilement que des relations amicales nous unissent.
Ainsi, nous avons à cœur de partager nos expériences félines. Ce partage enrichit notre connaissance et nous aide tous à mettre en œuvre les meilleures pratiques et à résoudre plus facilement les petits ou gros problèmes qui peuvent apparaître, pour le plus grand profit de nos compagnons.
Les expositions et les spéciales
L’AIME encourage ses éleveurs et propriétaires à participer à de nombreuses expositions en France et à l’étranger pour faire connaitre notre merveilleux compagnon.
De plus, nous participons parfois à l’organisation de spéciales Mau Égyptien, grand moment qui nous permet de nous réunir entre amis avec nos compagnons à 4 pattes pour le plus grand plaisir du public.
Bien que nous ne soyons qu’une poignée, nous avons pu réunir jusqu’à 60 Mau Égyptien de toutes couleurs et de toutes origines.
Ces différentes spéciales sont aussi un moment fort dans la vie de nos juges félins. Elles nous permettent à nous de mesurer les progrès de nos éleveurs dans la qualité croissante des sujets exposés.
Le journal
Depuis 1998, l’AIME publie à l’intention de ses membres son petit journal (en langue française et en langue anglaise).
Ce journal nous permet d’animer le lien qui nous unit et contribue à la mémoire de l’association.
Le livre
Notre connaissance du Mau a permis à Didier HALLÉPÉE d’écrire un livre sur ce sujet. Il est édité chez Carrefour du Net